La fabrication du lin

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La fabrication du lin

Une rencontre au cœur du grenier du lin. 

 

la fabrication du lin

L’histoire commence le 29 juin 2021, jour où l’équipe a eu la chance de visiter le grenier du lin, dans une maison typique des Flandres à Hondschoote dans les Hauts-de-France. 

Arnaud Van Robaeys, gérant du commerce, organise un événement toutes les semaines durant lequel les visiteurs découvrent la fabrication de ce tissu local. L’occasion de découvrir cette fibre, sous toutes ses facettes, directement auprès du producteur. 

« Nous faisons découvrir à notre public la confection de ce tissu, de la plantation jusqu’au produit fini. Cela commence par les champs de lin, puis l’usine et enfin, une démonstration de teillage à l’ancienne, comme mon grand-père le faisait », explique Arnaud.

 

Les différentes étapes de fabrication 

  1. Le semis

Semé au printemps, entre le 15 mars et le 15 avril, le lin met une centaine de jours à se lever et peut atteindre jusqu’à 1m20. Particulièrement sensible aux conditions de climat et de sol, le lin nécessite un climat doux mais humide pour se développer dans les meilleures conditions.

Les phénomènes de “verse” durant les orages (excès d’eau ou d’azote) sont préjudiciables pour le lin car plus il grandit, plus il devient sensible. Voilà pourquoi il est indispensable de tenir compte de la nature et des réserves du sol. 

Afin d’éviter tout risque d’épuisement des sols, le lin textile est planté tous les 6 à 7 ans.

Le lin est une des cultures qui utilise le moins de produits phytosanitaires puisqu’il reçoit en moyenne trois traitements, principalement herbicides. Le coton en reçoit dix fois plus !

 

  1. La floraison (juin)

La durée de vie d’une fleur n’est que de quelques heures : elle s’épanouit au petit matin et fane à la mi-journée. Mais toutes les fleurs d’un même champ n’éclosent pas le même jour, d’où des paysages d’une délicate couleur bleutée mouvants pendant plusieurs semaines. Autour du 15 juin, les fibres ont atteint leur taille maximale, c’est la floraison. Durant les 15 jours suivants, les capsules contenant les graines vont se former.

 


  1. L’arrachage (juillet)

La récolte arrive à maturité environ 5 semaines après la floraison. La maturité se caractérise par un jaunissement de la tige, une chute des feuilles et un léger brunissement de quelques capsules.On ne fauche pas le lin, on l’arrache ! L’arrachage commence lorsque les feuilles du tiers inférieur sont tombées. Les tiges sont ensuite déposées au sol en andains (fine nappe en lin d’une largeur d’1 mètre) qui donne aux champs une beauté graphique.

 

  1. Le rouissage (août)

la fabrication du lin

Le rouissage est la première phase naturelle de transformation de la plante en fibre car c’est l’alternance de soleil et de pluie qui permet au lin de rouir. En effet, les micro-organismes et les bactéries éliminent la pectose qui soude les fibres textiles à la plante, l’objectif étant de faciliter l’extraction des fibres. Cette étape peut durer de 2 semaines à 3 mois en fonction des conditions météorologiques et des exigences industrielles. Le liniculteur doit être particulièrement vigilant car s’il est trop roui, le lin est brulé plutôt que séché. A l’inverse, s’il n’est pas assez roui, le lin est non teillable et donc invendable.

Pendant cette période, les liniculteurs vont retourner les pailles pour obtenir des résultats homogènes. Également réalisée pendant le rouissage, l’étape d’écapsulage permet de récolter les graines pour la production de semences ou exploitées pour en faire de l’huile, des aliments. 

A la fin du rouissage, lorsqu’elles sont suffisamment sèches, les pailles vont être enroulées puis stockées à l’abri avant leur passage au teillage pour séparer mécaniquement le bois de la fibre.

 

  1. Le teillage

Pour pouvoir les exploiter, il est nécessaire d’extraire les fibres et de les débarrasser du bois présent au centre de la tige (qui sera ensuite valorisé sous forme de paillettes de bois pour le jardinage, les litières animales, l’aggloméré,…). 

Le teillage désigne l’opération de première transformation industrielle de la paille de lin rouie : la séparation des fibres du bois de la plante par battage de la matière. Seconde phase (cette fois mécanique) du processus de transformation, ses étapes successives sont l’égrenage, l’étirage, le broyage et le battage. Les fibres obtenues se classent en deux catégories : fibre longue (le long brin ou filasse) et fibre courte (les étoupes).

Arrivées à l’usine, les pailles sont étalées sous forme d’une nappe. Le travail de l’opérateur est très important pour obtenir une nappe bien régulière. Lors de l’étirage, l’épaisseur de la nappe diminue progressivement en passant entre une série

de disques dentés. Les pailles sont ensuite broyées par des cylindres à grosses dentures au début puis à fines dentures par la suite. Les fragments de paille sont récupérés par aspiration. Lors de l’écangage, les fibres sont nettoyées par des tambours munis de lames de faible épaisseur. Elles frottent les tiges à une vitesse proche de 200 tours/min. Les fibres courtes, moins résistantes, sont récupérées par aspirat

ion sous la teilleuse. En bout de ligne, les opérateurs font un tri afin d’homogénéiser les lots. Le lin teillé ou fibres longues est conditionné en rouleaux d’environ 100 kg. Un hectare de lin produit en moyenne entre 1 200 et 1 400 kg de lin teillé.

 

  1. Le peignage

Première des opérations de filature, le peignage est de plus en plus réalisé par les teilleurs. La fibre est parallélisée, calibrée et étirée sous forme de rubans prêts à être filés.

 

  1. La filature

La filature comprend différentes opérations qui ont pour but de transformer les fibres en fil. Homogénéisé et étiré, le ruban devient mèche et est ensuite filé en appliquant une torsion. Il existe 2 techniques qui diffèrent selon le type de fil à produire : la filature « au mouillé » avec immersion dans une eau chauffée à 60°C. Celui-ci facilite le glissement des fibres et permet de réaliser des fils fins, utilisés dans l’habillement ou le linge de maison. La filature « au sec » permet d’obtenir des fils plus rustiques et plus épais exploités pour la décoration ou les cordes.

 

  1. Le tissage

Des filatures qui se déclinent en plusieurs méthodes de tissage différentes. Parmi les plus connues, nous pouvons citer le sergé, chevron, Prince de Galles, double tissage, velours, gaze, satin… Tant de tissus qui font la beauté et la qualité du savoir-faire européen.

 

  1. Le tricotage

Après plusieurs années de R&D, la maille de lin, pure ou en mélanges, vit sa révolution. Les filateurs européens ont réussi à améliorer le travail des fils et à faciliter le tricotage pour donner naissance à une nouvelle génération de fils extra fins, réguliers et particulièrement lisses. L’objectif : réaliser des mailles de lin, sensuelles et caressantes, souples et élastiques.

 

  1. L’ennoblissement

Étape finale de traitement des tissus, l’ennoblissement regroupe les traitements destinés à modifier l’aspect des fils ou des tissus de lin et leur conférer les valeurs recherchées par les consommateurs en termes de confort, d’esthétique, de fonctionnalité. Quatre catégories s’y distinguent : le blanchiment, la teinture, l’impression et les apprêts.

 

Une magnifique rencontre qu’on a voulu retranscrire dans cet article.

la fabrication du lin

Que faisons-nous avec la fibre de lin ? 

Pour découvrir nos produits en lin, rendez-vous très prochainement sur notre article spécialement dédié.

 

Sources : La Voix du Nord / Industrie française du lin

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